jeudi 31 octobre 2013

Xi'an, Huashan


Non non, je n’ai toujours pas lâché l’affaire.

Spéciale dédicace à Cunégonde-Bertrande Ltd., la meilleure agence de com’ au monde, et aux nombreux lecteurs qu’elle m’a rapporté (kikou C, G et M !)

Je vais vous raconter Qingmingjie.

Qingmingjie, c’est un jour férié, et par extension une période de vacances scolaires. Officiellement, c’est la journée nationale du nettoyage des tombes, un peu comme notre Toussaint à nous, mais en avril.

Contrairement à mes récits du premier semestre, je ne vais pas trop m’attarder sur les personnes rencontrées au cours du spring semester.
Parce que ça n’a pas toujours été très fun,
Pour ne pas étaler la vie des gens sur internet,
Parce qu’au final j’ai surtout gardé contact avec mes amis du premier semestre,
Et parce que j’ai pas que ça à faire d’écrire ce blog, na-mé-ho.

Disons simplement que les deux premières semaines j’étais plutôt seul : mon meilleur ami était reparti en Corée, le Japonais m’avait subitement remplacé par un groupe de nippons (TRAHISSEUR !), et tous mes ex-classmates avaient cours l’après-midi. Même si je mangeais tous les midis avec différents Philippins dont j’oubliais le nom d’une fois sur l’autre (souvenez-vous qu’ils sont deux virgule douze millions à Tsinghua), je passais mes après-midi à travailler seul au Paradiso Cafe. L’Italienne de ma classe ou des Philippins m’y rejoignaient parfois, mais ils ne travaillaient ni aussi souvent ni aussi longtemps que moi, alors dans l’ensemble, je m’ennuyais comme un caillou !

J’ai fini par y rencontrer des gens super sympa (notamment une Coréenne et un Français (kikou)), qui m’ont présenté à septante nouvelles personnes par jour, et avec qui j’ai passé mon Qingmingjie. Nous sommes partis à 4, en direction de Xi’an, et de Huashan.

L’organisation du séjour m’a paru un peu stressante au départ parce qu’il fallait réserver le train en chinois (alors qu’en vrai c’est facile, mais ça je ne le savais pas encore) et trouver un hôtel à Huashan, qui vu depuis l’internet est un sacré trou paumé (à la base Huashan est une montagne, mais le village du coin en a pris le nom). Après moult hésitations sur les rares établissements à notre disposition, nous cliquons sur « réserver ». 5 minutes après avoir rempli tous les formulaires, et alors que nous nous apprêtions à éteindre nos ordinateurs, satisfaits et soulagés, l’hôtel nous appelle et nous dit en mandarin « nan nan mais on accepte pas les étrangers hein ». Nous nous rabattons donc à la va-vite sur un autre hôtel en espérant qu’on ne dormira pas dans la rue.

Et c’est parti !

Le train rapide en Chine - soyons clair, il est temps de mettre fin aux clichés - il POUTRE le TGV français. Plus spacieux, plus neuf… La clientèle est assez variée, mais quand même plutôt aisée (les mingongs, eux, prennent un train lent et doivent rester assis 32 heures d’affilée sur leur « siège dur » - car en Chine il existe différentes catégories de sièges et de couchettes). Rappelons quand même que Beijing-Xi’an c’est plus de 1100km, mais moins de 6h en « bullet train ».

Nous arrivons donc à Xi’an et, en tant que grosses radasses, décidons d’éviter le taxi. Nous prenons le métro puis marchons de longues minutes tandis que la pluie commence à nous pleuvoir un peu sur la figure, puis à nous inonder un peu sur la figure. Heureusement, j’ai mon « GPS » Osmand et nous guide à travers Xi’an, qui contrairement à la ville « ancienne » à laquelle je m’attendais, est comme toutes les grandes villes de Chine : grandes rues à angles droits et buildings en plein concours de taille.

Nous arrivons finalement à bon port, et je découvre ce qu’est un hôtel chinois… C’est pas cher, et pour cause : c’est un lit et un toit, et pas grand-chose de plus. La chambre et le mobilier sont laids, mais suffisamment confortables. Un interrupteur a été enlevé du mur mais le trou, lui, est resté là.

La décoration est composée d’un mur blanc.

C’est très épuré. On va dire ça.

Mais après tout, on s’en tape ! Le lit n’est pas cassé, la douche fonctionne, que demander de plus ?

<Parenthèse>
Ce que je n’ai pas trop apprécié, c’est que quelques jours après notre retour, Booking.com m’envoie un mail me disant, en substance, « l’hôtel nous a dit que vous êtes pas venus à votre réservation, c’est pas bien, alors puisque c’est ça on va vous débiter vos sousous ! ».
Heureusement, je leur ai envoyé un mail pour me plaindre, et une madame bilingue anglais-français m’a rappelé pour me dire que c’était l’hôtel qui faisait de la merde et qu’ils ne prélèveraient rien.
Conclusion : je recommande booking.com.
</Parenthèse>

Malgré notre fatigue, nous ressortons pour manger et décidons de prendre le bus pour aller voir la tour du tambour et la rue musulmane.

Je n’ai pas pris de photo de la rue musulmane. En revanche, une Chinoise m’a pris en photo avec une maîtrise du cadrage digne d’un caméraman de course hippique. Et avec la discrétion de Lady Gaga chevauchant un ours : les bras tendus devant elle, elle a soigneusement gardé son téléphone pointé sur moi tandis que j’avançais, et a consciencieusement déclenché le flash parce que quand même, il faisait sombre. « Yes ! C’est bon ! Laowai in the box. Un jour, je pourrai le montrer à mes arrière-petits-enfants ! »

Le lendemain, nous sommes allés voir la fameuse armée en terre cuite. Nous partons vers 8h, pour éviter la foule, qui en réalité nous attendait déjà de pied ferme. Une queue IMMENSE s’étalait sur la place de la gare, et une longue attente profilait à l’horizon.

Bien évidemment, des femmes Chinoises nous tombent dessus et nous gueulent littéralement à la figure « nan mais vazy tu viens dans notre bus, c’est pas cher, vazy on t’emmène partout, et c’est pas la peine de faire la queue, et vazy TU VAS MONTER OUI BORDEL, JE TE DIS DE MOOOOOONTEEEEEEER *crise d’hystérie* ».
En Chine, certaines techniques commerciales sont extrêmement agressives. Se faire engueuler comme du poisson pourri est peut-être efficace sur des Chinois, mais personnellement quand on me crie dessus avec hargne j’ai plutôt tendance à me casser. Nous sommes donc allés faire la queue bien sagement, et nous nous sommes rapidement félicités de ce choix.
D’abord parce que l’offre des harpies-bouledogues était évidemment une arnaque : le prix est un peu haut, et le confort un peu nul. Mais surtout, tu ne fais pas la queue CERTES, mais tu poireautes quand même le temps qu’ils trouvent suffisamment de clients/pigeons pour que le trajet soit rentable.
Alors que la queue dans laquelle nous sommes, aussi interminable soit-elle, avance très vite. En gros, dès qu’un bus part, le suivant commence à se remplir. Je ne pense pas que nous ayons fait la queue plus d’une demi-heure.
Conclusion : les bus officiels sont quand même boucou boucou mieux (avertissement : ce n’est pas la dernière fois que vous m’entendrez dire ça sur ce blog !)

Nous arrivons sur le site de l’armée de terre cuite, qui a été bien aménagé pour accueillir des dizaines de milliers de touristes chaque jour.

La bonne photo

La photo réaliste

C’est très grand, et il y a en fait plusieurs sites d’excavation, tous couverts par des hangars géants, certains assez vides, certains mieux conservés que les autres. On regarde les statues d’en haut, de loin, mais globalement ça n’est ni au-dessus ni au-dessous de mes espérances. 



Pour remplir notre après-midi, nous visitons d’anciens thermes, où Chang-Kaï Tchek a été retenu prisonnier, et qui se trouvent sur le chemin du retour. Nous prenons donc le même bus qu’à l’aller, puisqu’il s’y arrête sur le chemin du retour vers Xi’an.




Bon, c’était assez joli.

Voilà.

Mais là, c’est le drame.

Quand nous repartons, il doit être 16h environ. Nous marchons donc jusqu’à l’arrêt de bus, mais constatons qu’aucun bus ne s’arrête : ils reviennent tous de l’armée en terre cuite, et sont par conséquent déjà pleins. Les seuls qui s’arrêtent sont les bus non officiels des arnaqueurs : la gueularde de service ouvre la porte et hurle : « TU VIENS DANS MON BUS OUI OU MAYRDE ?! », ce à quoi un Chinois répond courtoisement « CASSE-TOI ON VEUT PAS MONTER DANS TON BUS POURRI ». La harpie insiste poliment « NAN MAIS GOGOL RESTE PLANTÉ LA VAZY, QUAND TU COMPRENDRAS QU’AUCUN BUS NE S’ARRETERA ICI AVANT DEMAIN MATIN TU RIGOLERAS MOINS CONNARD ! ».
Alors que faire ? Payer un prix abusé à une arnaqueuse qui cherche simplement à ratisser quelques sous de plus alors que son bus est déjà plein ? Clairement, on peut voir que les personnes au fond du véhicule se tiennent sur la pointe des pieds et évitent de respirer trop fort histoire de ne pas se briser une côte contre la cage thoracique du voisin. 
Nous cherchons d’abord un taxi, qui nous annonce un prix EXORBITANT (genre 4 à 5 fois plus élevé que le bus).
Puis nous avons l’idée de reprendre le bus en sens inverse, retourner à l’armée de terre cuite, et reprendre un bus vide pour Xi’an depuis là-bas, le terminus de la ligne.
Le problème c’est que le bus qui va vers l’armée de terre cuite nous passe sous le nez sans s’arrêter (il fallait sans doute faire signe ?), alors nous perdons patience et montons dans un bus d’arnaque en échange de quelques kuais. Le bus s’applique bien à faire le maaaximum de détours possibles. En gros, il sert de moyen de transport sur mesure (comme un taxi quoi) à tous les habitants du coin, qui bien évidemment paient 10 fois moins que les touristes.
Et là, nous arrivons à l’armée de terre cuite, et BIM : queue de 12 km pour avoir un bus.

Sauf que contrairement à celle du matin, cette queue n’avance pas.
Les gens perdent patience, s’énervent. Certains sautent la queue, ce qui nous met hors de nous. Heureusement, des policiers sont là pour maintenir l’ordre, mais certains tricheurs passent à travers les mailles du filet.
Alors que nous nous rapprochons trèèès lentement du point d’embarquement, un couple double la moitié de la queue et s’insère juste derrière nous, ce qui me donne des envies de meurtre. Mais je me contente de froncer furieusement les sourcils sur les deux Chinois, qui font bien attention à ne pas croiser mon regard.
C’est finalement notre tour, nous entrons… et découvrons qu’il manque une place assise pour l’un d’entre nous. C’est contre les règles : tout le monde doit être assis (grosse différence avec les bus d’arnaques où les places assises représentent 0,1% des places disponibles, tandis que les places debout, sur le toit, dans le coffre et sous les essieux représentent 110% des places disponibles, voire plus si ça rapporte).
Nous redescendons donc, ce qui laisse deux-trois places libres. Le couple de doubleur rentre, et le bus part.


Nous attendons genre 10 minutes de plus et obtenons finalement une place assise. Ouf. Après deux heures de queue, on est enfin parti.

Et heureusement, parce que nous avions un train à prendre ! Direction : Huashan.

J’appréhendais un peu cette randonnée en montagne, parce qu’il est de notoriété publique en Chine que pendant les vacances, le sommet est surpeuplé de touristes. Or, Huashan est réputée pour sa dangerosité. Vu le peu de confiance que je prête aux touristes chinois, je me voyais déjà poussé par la foule du haut d’un précipice vertigineux.

Selon la légende, les vues sont tellement effrayantes que de nombreux pèlerins font l’ascension de nuit, pour ne pas avoir le vertige. Ce qui me parait être d’une absurdité et d’une gogolitude effarante. Avoir peur c’est dangereux, mais ne pas voir où l’on pose les pieds, c’est encore pire.

Avant le départ, nous hésitions à tenter cette escalade de nuit. Ça avait l’air d’une expérience unique, mais ça paraissait un petit peu TROP fou.
Quand nous arrivons, il est à peu près 23h, et nous sommes fatigués. Dès la sortie de la gare, des black cabs nous tombent dessus et insistent très lourdement pour nous conduire à notre hôtel. Nous filons vers un taxi officiel, très sympa et plutôt bavard, qui commence à discuter avec nous dans un sale accent.
« Ah nan mais si vous voulez escalader la montagne, le mieux c’est de partir maintenant ! » nous assure-t-il.
Nous tournons et retournons ses paroles dans notre tête pendant le check-in. Ouf, l’hôtel n’est pas fictif, même si Google Map ne le connaît pas. A vrai dire, Google Map ne connaît pas grand-chose à la ville. Comparez l’image satellite avec le plan, vous verrez qu’on aurait bien besoin d’une petite mise à jour…


L’hôtel (lien) est même plutôt luxueux (avec des vrais matelas !!§), propre et relativement neuf. Le tout pour moins de 20€ par personne et par nuit ! Vive la Chine.

Mais nous ne perdons pas de temps et organisons une cellule de crise pour décider de notre plan d’action. Que faire ? D’un côté, l’escalade de nuit nous tente bien. De l’autre, on ne peut pas débuter l’ascension dans notre état de fatigue, et passer une nuit blanche.
Nous décidons donc de nous reposer quelques heures, puis de partir. Nous allons acheter des provisions dans le magasin ouvert 24/24 qui est juste en face de l’hôtel (encore une fois : vive la Chine), nous préparons nos sacs, et nous nous couchons.

Réveil à 4h du matin.

L’entrée du parc n’est pas très loin de l’hôtel, et après quelques minutes d’incertitude, nous finissons par la trouver. Il fait nuit noire, c’est le début de l’ascension.


Elle commence par un chemin pavé et assez pentu, éclairé de lampadaires… C’est ça, la nature chinoise ?


Nous nous épuisons très vite. Il fait froid, mais on transpire quand même comme des porcs (moi en tout cas).
Au bout de 15 min, la coréenne est en mode « continuez… sans moi… je... je suis brisée… *dernier soupir* ». On se demande comment on va atteindre le premier sommet, qui nous attend au bout d’une randonnée de 3-4h. 
Et puis la pente se transforme en marches. Plus on monte, plus elles se font abruptes, et plus l’air devient frais.
Et étrangement, c’est de moins en moins fatiguant.
La coréenne gambade comme une fusée, 500m devant nous.

L’aube arrive rapidement, dès 5-6h, et nous ne sommes donc pas au sommet à temps pour admirer le lever du soleil.



Tout au long de la montée, on trouve des magasins qui vendent de quoi se sustenter. Evidemment, les prix grimpent avec l’altitude : il faut payer celui qui a porté la bouffe jusqu’en haut. Et puis, faut bien avouer que si t’as pas emporté d’eau avec toi, t’es un peu obligé d’acheter leur bouteille à 10 kuais pour ne pas finir momifié de déshydratation. Pareil pour le casse-croûte : c’est pas comme si Domino’s livrait ses pizzas par hélicoptère.


Heureusement, nous avions pensé aux provisions ! Et nous transportions donc 10kg de biscuits dans chacun de nos deux sacs à dos. Quelle bonne idée... Dommage qu’on n’ait pas pensé à rajouter des gros caillous et des presse-papiers dans le tas, histoire d’être bien lestés ! Ceci dit, ce n’était qu’un challenge supplémentaire, et nous l’avons surpassé en nous relayant à 3, laissant la coréenne, sautillante comme un cabri hyperactif, nous narguer de haut de son pic d’avance.

Certains escaliers sont à 70-80° ! C’est vraiment dingue d’escalader ce genre de truc.


Nous arrivons au premier sommet vers 8h. On a l’impression qu’il est midi, parce que ça fait plus 3 heures qu’on grimpe. Autant l’ascension avait été plutôt tranquille, autant le sommet est assez fréquenté, car il est directement desservi par une télécabine.


On se pose sur un banc, et une chinoise vient demander à la coréenne : « vous voulez bien nous prêter votre ami pour une photo ? ».
Bien évidemment, elle ne s’est pas directement adressée à moi, la non-bridation de mes yeux indiquant clairement que je ne parle qu’Américain. Alors qu’une asiatique parle forcément chinois (pour ceux qui ne voient pas l’erreur dans cette dernière phrase – par exemple toi, capitaine Haddock – that’s racist !).


J’accepte quand même, et une quadragénaire chinois m’agrippe, tel un koala s’accrochant à son eucalyptus – il n’avait probablement jamais vu de laowai de sa vie.

Je me suis flouté non pour cause d'anonymat mais de mocheté.

A la fin, toute la famille me crie « san-kyu » (Q) et après m’être demandé quelques secondes s’il s’agissait d’un dialecte chinois, je réalise qu’ils me remercient d’un « thank you », tous fiers de leur anglais irréprochable.
Nous nous rasseyons, mais voici qu’un Chinois en uniforme nous fait des signes (regardez sur la photo, il y en a un, avec un brassard rouge). Un de ses collèges lui dit de laisser tomber. Nous traînons dans les environs pour prendre des photos, mais les gardes recommencent à nous faire des signes en mode « cassez-vous » (bien sûr, en tant qu’étrangers, il est IMPENSABLE que nous puissions les comprendre par voie de communication orale). Tout ça pour quoi ? Pour qu’un gros monsieur – probablement un cadre du parti – débarque avec sa clique tout droit descendue de la télécabine et installe son popotin sur une chaise placée pour lui tout en haut de la montagne qu’il n’a pas gravie.
Scandaleux ! Fulminé-je. La star ici, c’est MOI ! C’est à moi qu’on demande des photos eucalpytico-koalatesques ! Moûhaaaaaa !

Le premier sommet et un bout de la clique.

Bon, c’est pas tout ça mais on n’en est qu’au premier sommet, le plus bas ! Il nous en reste 3 ou 4…
Nous nous remettons donc en route.


On commence à être suffisamment haut pour qu’il y ait de la neige.

L’une des choses que nous tenions à faire, c’est le fameux « plank walk » de Huashan, cette via ferrata qui a valu à la montagne sa réputation de « World's Most Dangerous Hiking Trail ».


Avant toute chose, il convient de clarifier certaines choses.
1. On peut très bien aller à Huashan sans passer par la via ferrata : ce n’est pas un passage obligé mais un cul-de-sac.
2. Oui, il y a des sensations fortes, mais n’oublions pas que des dizaines de touristes font la traversée chaque jour (en tout cas pendant les vacances). C’est donc moins dangereux que commercial (comme beaucoup de choses en Chine).
Il faut payer une trentaine de kuai pour louer un harnais de sécurité et pouvoir s’aventurer sur le plank trail.

On s’en rend difficilement compte sur les photos, mais l’altitude est vraiment vertigineuse, et la falaise est bien verticale. En gros, si tu tombes, tu ne t’écrase pas la gueule 30m plus bas, tu file directement tout en bas de la montagne pour te disloquer la figure. C’est mieux au final, ça te fait un saut en parachute gratuit, sans parachute.

Pour vous faire une meilleure idée, il y a de très nombreuses vidéos sur Youtube. En voici une courte, et une plus détaillée.

En ce qui concerne la sécurité, et bien, le bois des planches parait plus que questionnable, et je me demande sérieusement si les câbles auxquels nous attachons nos harnais seraient capables de nous retenir si le bois cédait.
Mais bon, c’est le vertige qui parle, et à mon avis, dans les faits, on ne craint rien.

Le principal challenge lorsque nous avons fait la traversée, c’était la foule. Jusqu’ici, elle n’avait pas été aussi gênante que ce à quoi je m’attendais, mais il faut avouer que les premières minutes de plank walking ont été très éprouvantes.
En gros, il y avait des bouchons, car les touristes empruntent tous le même chemin à l’aller et au retour, alors même que deux personnes peuvent difficilement se croiser sur les planches.
Du coup, nous sommes restés coincés quelques minutes sur l’échelle métallique, parce qu’absolument personne n’avançait. Ceux qui voulaient monter semblaient bel et bien coincés, et ceux qui voulaient descendre aussi. Résultat : tout le monde attendait que quelque chose se débloque. L’un des membres de notre groupe commençait à discuter avec un autre touriste américain pendant que la coréenne faisait un nervous breakdown.

Cette fois c'est pour cause d'anonymat.

Réalisant qu’on allait rester scotchés sur place pour l’éternité, j’ai interrompu la conversation et j'ai réussi à laisser monter le touriste américain en me tassant dans un coin grâce à ma connaissance approfondie de la dynamique des fluides, connaissance accumulée au cours d'années d'étude documentaire acharnée sur les chats (cf. l'image suivante). Et la situation s'est ainsi débloquée.


Je savais bien que toutes ces heures à regarder des photos de chats sur internet finiraient par payer ! Sans ça, nos squelettes seraient encore en haut de la montagne, c’est sûr !

Une fois sur les planches, pour se croiser, il faut soit se coller à la paroi (facile), soit passer derrière, là où il y a le vide (pas facile).

L’aller est vraiment très effrayant. Mes deux plus grandes peurs étaient :
1. De faire tomber mon portable tout en bas de la montagne à force de trembler comme un mouton atteint de la vache folle. C’est la raison pour laquelle je me collais à la roche comme un bernard l'hermite enduit de superglue à chaque fois que je prenais une photo avec mon téléphone.
2. Me faire piquer mon appareil photo, que j’avais préféré ne pas emmener avec moi et donc planqué sous un tas de sacs-à-dos, à l’entrée du plank walk.
Bref, ce n’était pas vraiment la perspective de tomber qui m’effrayait le plus. Bon, ceci dit, ma pose « fifoldingue » prouve que je n’étais pas exactement comme un gant de poisson dans l’eau à ce moment-là, parce que je ressemble plus à un héron se tenant niaisement sur une patte qu’à un aventurier fifou trop guedin.


Après la traversée, on se retrouve sur un promontoire assez spacieux, avec un mini-temple tout pourri creusé dans la falaise.

Honnêtement, quand tu arrives de l'autre côté, tu te fiches complètement du temple et de la vue (qui n'est pas plus spéciale qu'ailleurs sur la montagne) : tout ce qui compte, c'est que tu as survécu et que tu es un héros fort et courageux ! (même si tu tremblais comme une feuille 10 secondes plus tôt).

Et quand il faut repartir en sens inverse, c’est quand même beaucoup plus facile qu’à l’aller, car à ce stade-là tu es un peu pressé d’en finir, alors tu vas plus vite, et tu laisses magnanimement les gens qui viennent en sens inverse, encore un peu terrifiés, se coller à la falaise pendant que tu fais la partie dangereuse en passant derrière eux.

Et BIM ! Done! The most dangerous hiking trail in the world™ : check. What’s next qui ne soit pas de la gnognotte ?

Nous continuons la randonnée jusqu’à atteindre le pic le plus haut de Huashan, et mon ami français (kikou) laisse un cadenas inscrit de nos noms tout en haut, comme la tradition le veut.




Nous redescendons en prenant la nouvelle télécabine (faut pas exagérer quand même, ça fait 9h qu’on grimpe !). Ce n’est pas la même que celle dont j’ai parlé auparavant, car elle part d’un pic différent, a été créée récemment, et mène… nulle part. De grandes infrastructures sont en cours de construction, en bas de la montagne, mais c’est vide, neuf, artificiel. A la chinoise. Des bus partent de cette station perdue et isolée, et il faut les payer bien sûr, et cher, mais ça personne ne nous l’a dit quand on a pris nos tickets de télécabine. De toute façon, ce n’est pas comme si nous avions le choix, puisqu’il n’y a ni voiture, ni taxi à l’horizon : nous sommes bel et bien au milieu de nulle part.



Nous prenons un premier bus, puis un second qui nous amène devant notre hôtel. On va dans un petit resto familial, plutôt destiné à une clientèle locale, qui  nous sert d’ENORMES assiettes de nouilles pour un prix dérisoire (genre 7 kuai), et sur le coup j’ai l’impression que c’est le meilleur repas que j’ai eu en Chine, mais c’est sans doute la journée d’escalade qui parle. N’empêche que comparé à ce qu’on trouve à Beijing, la cuisine est bonne et pas chère !

Ce jour-là, on s’est couché à 19h.



C’était ma photo préférée de tout le voyage, parce que j’étais heureux de partager un tel moment avec ces trois individus aux noms mélodieux. Je pensais que c'était le premier d'une série de voyages, mais c'était en fait le dernier, car le groupe a implosé dans un beau mélodrame, peu de temps après notre retour.

Aujourd'hui, on pourrait dire que cette photo n'a plus beaucoup de sens. Je préfère la garder comme un beau souvenir, un témoignage de ce voyage inoubliable, qui restera gravé dans ma mémoire comme un épisode magique de ma vie. Même si notre groupe a volé en éclat, le cadenas restera là-haut, dans la montagne, et mes pensées aussi.

lol sé poetik mdrrrrrrrr (désolé, je ne pouvais pas laisser ça comme ça.)

Cet épisode n'est d'ailleurs pas le dernier : dans le prochain article, mon voyage dans le Guangxi.

dimanche 8 septembre 2013

Spring semester : rentrée


J’étais au final plutôt content de revenir à Beijing, pour retrouver mon université, ma chambre, mon Paradiso Cafe, et mes amis.

J’avais cette fois retenu la leçon et n’étais revenu à Beijing qu’un jour avant le début des cours, histoire de ne pas décéder d’ennui. La rentrée, comme au premier semestre, démarrait avec un placement test. La surprise, c’était que l’examen destiné aux « anciens élèves » ne se déroulait pas de la même manière. Exit la partie audio : une seule feuille nous était donnée, avec des mots à compléter, l’un des caractères étant écrit et l’autre étant uniquement transcrit en phonétique.

La blague, c’est que même les élèves de la classe Advanced 12000 ne savaient pas remplir la feuille à plus de 50% (à l’exception de ces petits tricheurs de Japonais qui devinaient plus ou moins).

Malgré mon absence totale de révisions pendant les vacances, je m’en suis tiré plutôt honorablement comparé à ceux qui étaient rentrés chez eux pendant l’hiver. Moi, au moins, j’étais à Taïwan, ce qui m’avait obligé à pratiquer un minimum mon mandarin (même si là-bas ils utilisent les caractères traditionnels et non les simplifiés).

Ceci m’a valu d’être doublement isolé de mes anciens classmates, puisqu’en plus d’être le seul à être affecté aux classes du matin, j’étais aussi seul avec le Japonais à être affecté en Intermediate 1, ce qui nous faisait sauter la classe Pre-Intermediate. Ceci dit, ce saut de classe est plutôt la norme que l’exception, et au final tous mes amis se sont arrangés pour suivre les cours d’Intermediate 1.

Mais tout comme eux, j’ai moi aussi changé de niveau. En fait, la différence principale de ce début de semestre résidait dans mon état d’esprit. Cette fois, j’étais déterminé à ne pas commettre les mêmes erreurs qu’au premier et à ne pas me contenter de ce qui m’était donné.

Au premier semestre, je n’avais pas suffisamment essayé les autres classes et n’avais pas tenté de changer de niveau. Le résultat, c’est que j’étais dans une classe de l’après-midi (ce qui m’empêchait de visiter Beijing), une classe un petit peu facile, une classe sous-peuplée avec un effectif très faible, dans une salle étroite, du mauvais côté du couloir, dos à la fenêtre, avec un projecteur aux couleurs foireuses.

La (très) bonne nouvelle, c’est que par le hasard des choses, au second semestre j’étais déjà affecté à une classe du matin. Or, 99% des étudiants de Tsinghua voulant avoir une de ces classes, voici ce qui se passe à chaque rentrée :

1. Le bureau des professeurs est assailli par un raz-de-marée humain réclamant une classe du matin.

2. Les professeurs placardent une notice informant que les changements de l’après-midi vers le matin ne peuvent se faire que sur présentation d’un contrat de travail ou autre pièce justifiant une telle demande, à moins de trouver une personne prête à échanger avec nous.

3. Le panneau d’affichage se recouvre peu à peu de kilogrammes de post-its, collés là par des gens en quête d’étudiants prêts à échanger leur créneau du matin. Bien entendu, ça n’intéresse absolument personne. Les plus désespérés ont même recours aux pots de vin. Ces tentatives de corruption peuvent aller d’un dîner gratuit à de fortes sommes d’argent. Sachant que la situation ne s’arrange pas de semestre en semestre, ce n’est probablement qu’une question de temps avant qu’il y ait des assassinats.


« Mais vous ne vous rendez pas compte Mme la Juge, on avait donné à mon client les cours de l’APRES-MIDI ! »

Je me demande si ça passerait comme défense. Et oui, je suis conscient du fait que sur la photo il ne parle pas du tout à Mme la Juge (si tu n'as rien remarqué, ça veut dire que j'ai bien fait d'arrêter de dessiner mes articles, ça ne vaut pas le coup vu ton niveau d'attention).

Bref, j’ai été chanceux d’échapper à ce chahut.

Je ne suis pour autant pas resté dans ma classe bien longtemps. Après avoir constaté que, comme au semestre précédent, ma classe avait un niveau tel que j’apprenais des choses sans pour autant me confronter à un véritable challenge, je suis directement allé voir les classes du dessus. Et je m’y débrouillais (même en Advanced à la limite, mais faut pas pousser mémé dans les orties non plus).

J’ai donc fait une série de calculs complexes pour écouter un maximum de profs dans le temps imparti des deux jours d’essai. En effet, les professeurs donnant cours à plusieurs classes différentes, il fallait prévoir à l’avance les créneaux à suivre pour pouvoir les écouter tous, et ainsi décider en connaissance de cause de la classe à rejoindre. Bien sûr il s’agissait d’une mission impossible, et deux ou trois profs sont passés entre les mailles du filet.

Force est de reconnaître que la plupart des profs étaient bons, à l’exception notable d’une petite nouvelle en Listening, dont l’incompétence était assez surdéveloppée.  Même dans les classes qui participaient le plus, elle parvenait à faire régner un silence de mort, et ses explications étaient comme l’air pékinois par un jour sans vent, c’est-à-dire pas du tout claires, plutôt nuisibles, voire facteur de décès.

J’ai cependant vite repéré une classe d’Intermediate 2 dont trois des quatre professeurs étaient bons. La 4ème matière, Reading (qui n’existe pas dans les classes de niveau Elementary), était enseignée par une prof qui m’était inconnue, si j’en croyais le nom inscrit sur l’emploi du temps.

Je me suis donc inscrit pour l’interview de changement de classe, et suis tombé sur une prof très sympa qui m’a posé des questions bateau pour tester mon niveau, avant de passer au réel interrogatoire :

« Pourquoi tu veux changer de classe ? » « Pasqu’Intermediate 1 c’est trop fastoche lol »

« Mais si on regarde ton score au placement test ça suffit pas pour aller en Intermediate 2 » « Ouais mais j’ai essayé Intermediate 2 et c’est tro fastoche lol »

« Tu penses que le score du placement test ne reflète pas ton niveau réel c’est ça ? » « Ouais tu l’as dit lol, j’ai rien glandé pendant les vacances, je suis un peu rouillé mdr »

« Tianxiang, tu es malin ! » (citation véridique, je n’invente rien) « Ouais je sais lol mdr ptdr »

Et voilà.

J’étais donc dans une classe du matin, une classe avec du challenge, avec plus d’une quinzaine d’étudiants, dans une grande salle de classe, avec une belle vue sur le stade, avec du matériel fonctionnel, et avec un tableau sur le mur à côté de moi (tableau généralement utilisé par les classes pour organiser des sorties en lançant des sondages, en laissant leur numéro de téléphone etc.). Bref, tout ce que je voulais et que je n’avais pas eu au premier semestre (tsé le mec tout ce qu'il veut c'est avoir une jolie vue et un tableau à côté de lui mais bon bref).

Le résultat concret c’est que :

- Avoir cours le matin a fait de moi un petit vieux en manque de sommeil, arrivant toujours en retard, m’endormant en cours ou sur mes révisions l’après-midi. Je n’ai pas visité Beijing plus que ça et j’étais réticent à sortir le soir vu mon état de croulitude permanent.

(NDLR : cette transformation progressive en loque ne m’a pas empêché d’être un bon élève. J’étais juste moins frais de bon matin.)

- Ma classe était l’une des moins soudées que j’ai jamais vues. Je ne m’y suis fait qu’une amie italienne. A part ça, et mis à part les interactions du type « salut, ça va ? » (qui n’étaient même pas systématiques), NEANT TOTAL.

- Par conséquent, le joli tableau à côté de moi est resté vierge toute l’année.

- Les fenêtres ont donné vue sur le paysage extrêmement pollué du second semestre (en termes de PM2.5, la barre des 300 étant dépassée plusieurs fois par semaine).

Et là vous vous dites : « en gros t’as passé un semestre pourri quoi… »

Et bien NON !

C’est simplement que toutes les raisons pour lesquelles je n’étais pas 100% satisfait du semestre précédent n’étaient que très peu fondées dans la réalité. Je suis très content d’avoir eu deux semestres aussi différents et deux expériences opposées, pour faire la mesure des choses et pour m’apprendre que l’herbe parait toujours plus verte ailleurs mais qu’en vrai, on ne peut pas tout avoir.

Au premier semestre, j'étais pas super content de ma classe, mais j'y ai rencontré de supers amis. Au second semestre, je n'ai pas trouvé beaucoup d'amis, mais ce que j’ai eu, en revanche, ce sont  (1) des bons cours, et (2) des bons profs.

1. Des cours qui ont commencé par être plutôt très durs : en gros, si je ne les préparais pas à l’avance, quand on me demandait de lire, j’entrais en mode yaourt (« La culture brhmgnrg de la Chine du Sud est le vhgmbnlf dans la ville de gbrjghbs glmopbnfghqd dfmebdfp… »). Après une certaine période d’acclimatation, je les ai trouvés tout à fait à mon niveau. Ce qui n'a pas empêché toutes les personnes à qui j'ai parlé d'être effarées par ma progression : "Kouhâ, tu as sauté deux classes d'un coup ? Mais tu étais chinois dans une vie antérieure ?" (non non, je bosse comme si j'étais pas en vacances, c'est tout).

2. Des profs qui me font penser que, dans l’ensemble, j’ai très bien choisi ma classe. Sauf bien sûr que les emplois du temps se sont révélés traîtres, fourbes, MALEFIQUES, et que ma prof mystère en Reading n’était autre que la prof incompétente qui enseignait le Listening dans la classe d’à côté…

Mais commençons par le positif :


Listening


Une de ces profs qui « fait son boulot ». Elle suit le bouquin, elle se concentre sur les objectifs de l’examen, elle est suffisamment à l’écoute, elle a la bonne dose d’autorité, et elle raconte les quelques anecdotes personnelles nécessaires pour qu’on la trouve sympathique. Maman d’un jeune enfant, travaillant à mi-temps, elle savait commenter de manière très personnelle les textes du livre, très souvent axés sur les questions de société comme la politique de l’enfant unique, les DINKS (dual income, no kids), les problèmes d’accès à l’éducation…

Et oui, au passage, le contenu des cours au second semestre s’est enfin écarté du « Niiihaaoo je voudrais acheter des nouilles », ce qui n’était pas pour me déplaire.


General


Assez bonne prof, mais plutôt par ses qualités d’explicatrice et son dynamisme que par le contenu de ses cours.

En fait, elle suivait le livre, mais tellement à contrecœur qu’on aurait dit une torture. Elle critiquait les textes, écrits par des journalistes ou écrivains reconnus, parce qu’ils étaient trop littéraires, donc peu accessibles et assez inutiles à des étudiants de notre niveau. Elle allait même jusqu’à nous donner des listes de vocabulaire remaniées histoire de nous faire apprendre autre chose que « rhododendron », ou bien des mots inusités depuis le XIXe siècle.

Accessoirement, elle détestait la classe en général et moi en particulier. Bon, je n’étais sans doute pas le pire cancre à ses yeux, mais mes retards réguliers en cours et mes phases de microsommeils n’ont bien sûr pas été bénéfiques à mon image.

Exemple. Quotidiennement, tout le monde petit-déjeunait en classe (la base). Sauf que des fois, en voyant que je sortais un biscuit de son emballage, elle attendait quelques secondes que je le gobe entièrement (tu vois quand t’as une bouchée tellement grosse qu’il te faut 10 minutes rien que pour réussir à fermer la mâchoire avant de commencer la mastication ? Ben voilà, comme ça.). Et là BAM elle m’interrogeait.

Autre exemple. Je dis que j’arrivais toujours en retard, mais en fait j’étais toujours premier ou deuxième parmi les retardataires. Ce qui équivaut à dire que j’étais systématiquement dans les premiers à arriver en cours, vu que généralement seuls 2 ou 3 élèves étaient à l’heure. En gros j’arrivais 10 secondes après la sonnerie, ce qui est énervant pour un professeur, j’en suis bien conscient. Mais les gens qui arrivaient carrément 20 ou 30 minutes plus tard étaient majoritaires !

Un beau jour, j’étais arrivé à l’heure (!), et au moment exact où la sonnerie retentissait, l’une des étudiantes habituées aux retards de longue durée a débarqué dans la salle de classe en poussant un cri de victoire (oui oui, c’est pour dire combien être à l’heure relève de l’exploit dans les classes du matin à Tsinghua).

Et bien évidemment, la prof arrive à ce moment-là et demande « Ben qu’est-ce qui se passe ? Oh.. Oh ?? Oh je vois, Tianxiang est à l’heure ! »

Mais… pourquoi MOI ? Pourquoiii ?!

Enfin bon, elle nous détestait tous, sans exception. Et après tout, on le méritait un petit peu. Pas moi personnellement, mais dans l’ensemble. Même si on ne formait pas une classe soudée, il y avait deux binômes/couples qui s’étaient formés, et qui n’arrêtaient pas de parler en cours. La moitié des élèves restants prêtait plus d’attention à leur smartphones qu’à la leçon. Bref, je ne lui en veux pas, parce que si j’étais elle, j'aurais probablement fabriqué une poupée vaudou de chaque étudiant pour me venger le soir, en rentrant de cours.

(NDLR bis : je ne vous permets toujours pas de penser que j’ai été un mauvais élève. Vous verrez quand je vous dirais mes notes ! Dans une dizaine d’articles et quelques mois d’attente, donc.)


Speaking


Prof exceptionnellement drôle et entraînante, ses explications imagées nous arrachaient toujours un sourire. Elle avait les qualités d’actrice d’un personnage de cartoon.

C’est un peu elle qui m’a fait choisir cette classe.

La seule ombre au tableau, c’est que si l’écouter était un vrai plaisir, les exercices qu’elle nous faisait faire étaient en revanche un véritable calvaire.

Dans les dialogues du livre étaient utilisées des structures d’argumentation type (par exemple) « thèse, exemple 1, exemple 2, antithèse, exemple 1, exemple 2, formule grammaticale chinoise + conclusion ».

Ces structures étaient utilisées sur des sujets comme l’éducation, l’environnement, etc.

Et là BAM elle nous mettait en groupe et nous demander de choisir un sujet à calquer sur cette structure.
Résultat : nous passions quelques minutes à nous regarder dans le blanc des yeux, dans un silence gêné, avant qu’un courageux lance une idée, suivi par les autres qui n’attendaient que ça. Le sujet le plus simple était ensuite choisi (par paresse), et traité avec un désintérêt monumental.

C’est ainsi que nous avons passé tout le semestre à prendre la parole pour dire :

« Manger c’est bien parce que ça donne de l’énergie, c’est délicieux, mais manger c’est pas bien parce que ça fait grossir, c’est pas bon pour la santé donc formule grammaticale chinoise il faut manger mais pas trop non plus. »

Voilà.

Que de temps gâché, quel magnifique moyen de nous mettre dans des situations ultrarelous, et quelle extraordinaire idée pour ne pas nous enrichir, ni sur le plan linguistique, ni sur le plan intellectuel.

Ce qui est un peu le bilan global de mes cours de reading.


Reading


Prof nulle à se taper la tête contre les murs. « Virez-la », implorais-je à l’administration, au ciel, au grand corgi sacré, tandis que des larmes de détresse perlaient sur mes joues. Bon, sa nullité était peut-être due à l’inexpérience, auquel cas j’ose espérer qu’elle va s’améliorer avec le temps, sinon… ça craint pour tous les étudiants qu’elle va étouffer d’ennui. Que Professeur Vieille se réjouisse, la relève est arrivée !

Cette prof, donc, avec son filet de voix indistinct, était visiblement mal à l’aise, et posait le genre de questions très ouvertes qui sont soit ultrafaciles, soit mégapiégeuses, bref le genre de questions auquel tu n’as absolument pas envie de répondre. Ce qui fait que 70% du temps de classe était occupé à attendre. Voilà. On attendait qu’elle se décide à désigner quelqu’un. Et au bout d’un semestre, elle ne l’avait toujours pas compris (niveau de réactivité : concombre de mer).

Par ailleurs, le livre de Reading ne comprenant aucune liste de vocabulaire, c’était au professeur de faire comprendre les mots inconnus aux élèves. Elle nous distribuait donc des polycopiés tapés par ses soins. Je n’ai malheureusement plus d’exemples véridiques à vous donner vu que j’ai jeté la quasi-totalité de ces poly. Mais quand tout prof normalement constitué aurait expliqué le mot « transparence » par « on voit à travers, comme du verre par exemple », elle, elle nous écrivait :

Transparence : diaphanéité.

Et, dans ses jours de bonté :

Transparence : qualité de ce qui est transparent.

Voilà.

Donc là, nous sommes en droit de nous poser la question MAIS ELLE A DU Q.I. DANS SA TETE OU PAS DU TOUT ? J’veux dire des gens qui apprennent une langue tu vas pas leur expliquer avec des mots encore plus compliqués quand même ! Ou alors sans le faire exprès, mais même, dans tous les cas tu restes attentif à la réaction des étudiants.

Elle, non. Tout le monde la fixait avec des yeux bovins qui criaient « What. The. Hell. Are you saying. » et elle continuait son cours sans rien tilter.

Autre de ses défauts, elle nous donnait douze tonnes de travail INUTILE.

C’est-à-dire que le but du cours de reading était de nous apprendre à lire vite, et à deviner le sens des mots que l’on ne connaissait pas (ce qui se fait assez bien quand on arrive à un certain niveau de chinois).

Mais la plupart des mots rencontrés étaient très techniques : on a eu un texte sur le cycle de l’eau, un autre sur l’intérêt du bois en architecture, bref, des trucs intéressants « vite fait » mais clairement pas indispensables dans ton vocabulaire.

Et bien elle, elle nous les faisait apprendre PAR CŒUR.
Donc on ne savait pas encore s’exprimer de manière 100% satisfaisante sur nos vacances ou sur notre pays d’origine qu’elle exigeait de nous qu’on apprenne à dire « condensation » ou « isolation thermique ». 

Oui oui, très utile ! Gé-nial ! Meurs.

Du coup, malgré toutes ses tentatives pour être notre amie (« si vous sortez envoyez-moi un texto, je viendrai ! Hihihihihi ! » ou encore « ajoutez-moi sur WeChat ! Hihihihihi ! »), nous l’avons toujours gardée à distance et jamais invitée aux rares dîners de classe. Le dernier jour de cours, elle a insisté pour prendre une photo avec nous. La voici :


Je vous laisse deviner qui est qui, et vous retrouve pour le prochain article !

samedi 31 août 2013

3 jours à Hong-Kong


Comme je ne voulais pas me contenter de Taïwan pour mes vacances, mon plan était de passer une semaine à Hong-Kong avant de rentrer à Beijing, et peut-être même le nouvel an chinois. A l’époque, je n’en étais pas encore certain, et bien sûr, pour faire les choses bien, je préférais me décider à la dernière minute, histoire de payer un max et de me stresser jusqu’au bout.

Le problème, c’est que théoriquement, pour avoir un visa d’entrée sur le sol taïwanais, il faut déjà avoir prévu son retour. J’ai donc acheté un billet avec une date approximative, en me disant qu’au pire, je le changerai.

(Je recyle mes anciens dessins parce que j'ai la flemme de dessiner)

De fait, à l’aéroport de Beijing, la fille du check-in m’a demandé : « quand est-ce que vous repartirez de Taïwan ? ».

Alors je réponds et commence à sortir ma confirmation de réservation, bien content de moi (« ah, fiou, ouf, didon, je l’ai pas acheté pour rien, mon billet ! »).

Je n’avais juste pas prévu qu’elle me coupe : « haha nan mais c’est pas la peine hein, moi je pose la question parce que c’est la procédure hein, en vrai je m’en tape mais com-plè-te-ment ! ».

J’avais donc bel et bien acheté mon ticket pour rien du tout.

*PUB*

La bonne nouvelle, c’est que je l’avais acheté via Ctrip, qui est un super site (sorte d’Opodo à la chinoise – bien sûr, c’est pour des vols au départ, à destination ou à l’intérieur de la Chine).

En gros, quelle que soit la compagnie qui opère votre vol, si ce dernier est échangeable ou remboursable, vous contactez Ctrip, et ils font tout pour vous. Avec ma carte de téléphone taiwanaise PourricarteTM qui n’était pas fichue de téléphoner à l’étranger, j’étais pourtant plutôt mal barré… mais je les ai simplement skypés, et ce sont eux qui m’ont rappelé !

Alors que quand tu prends un vol directement sur le site d’Air China, qui est pourtant une grrrande compagnie, tu galères comme un malade. Mais ceci est une autre histoire…

Je ne suis (malheureusement) pas payé par Ctrip pour ce message à caractère publicitaire.

*/PUB*

J’ai donc décidé (une fois à Taïwan et bien à la dernière minute) de ne partir que 3 jours à HK, et surtout de partir avec le vol de 7:15, vous savez, celui qui fait qu’on doit se lever à 3:30 du matin pour le prendre…

Remercions Cunégonde-Bertrande qui a eu la force de me dire gentiment au revoir à cette heure indue, alors que moi, à sa place, j’aurais lancé un « ouais ouais allez salut » avant de me remettre à ronfler.

Me voilà donc en pleine nuit à la gare routière, avec ma valise en surpoids (on ne perd pas les bonnes habitudes). Je prends le bus, j’arrive à l’aéroport désert (normal à 6h du mat’), désert sauf UN guichet avec une queue interminâAâble. Le mien, de guichet, bien sûr.

J’arrive tout de même dans l’avion sans encombre, et me retrouve à côté d’un jeune couple hongkongais qui, tout comme la majorité des passagers, n’a fait que dormir pendant tout le vol. J’aurais bien voulu dormir aussi, mais la spécificité de ce couple de hongkongais, c’est que la fille dormait allongée sur les genoux de son copain, et accessoirement, sur la moitié de mon siège. Je lui faisais des petits coups de genoux pour qu’elle déguerpisse de mon territoire, mais à chaque fois que je m’endormais, je me réveillais en découvrant que j’avais fait les frais d’une nouvelle invasion pendant mon sommeil.

Heureusement, Taipei-HK n’est qu’un vol de deux heures. Sinon, en tant que Râleur Professionnel Certifié(1), j’aurais dû écrire 10 lignes de plus pour me plaindre. On l’a échappée belle.

(1) ou RPC, à ne pas confondre avec la République Populaire de Chine, qui est parfaitement insignifiante comparée à ma grandeur.

J’avais hésité à prendre une auberge de jeunesse « à pas cher » à Tsim Sha Tsui, un quartier populaire, touristique et très central de Hong-Kong. Et puis finalement, je me suis dit « flûte, ça fait un semestre que je dors sur une planche de bois à Beijing, je vais m’accorder 3 jours de vrai matelas avant de remettre ça pour 6 mois ! ».

Je me félicite de ce choix, parce que Tsim Sha Tsui, ça pue : c’est noir de monde, bruyant, il y a des vendeurs de rue Indiens à tous les coins de rues qui t’accostent avec insistance en mode « friend, you want to buy a watch ? », bref, c’est pas le type d’endroit où on se sent particulièrement à l’aise.

C’est ainsi que, plutôt que d’opter pour une boîte à chaussure vétuste dans le centre de la ville, j’ai réservé un hôtel 12 étoiles bieeen cher, quelques arrêts de métro plus au nord. La conséquence directe, c’est que j’ai mis 50 min à le trouver. J’avais l’air tellement paumé avec mon énorme valise d’immigrant clandestin qu’une Hongkongaise m’a demandé si j’avais besoin d’aide, avant de m’annoncer qu’elle ne connaissait elle-même pas la rue dont je parlais…  J’ai donc tourné dans tous les sens en désespérant, allant jusqu’à faire 4 allers-retours sur cette foutue passerelle. Alors déjà que c’te passerelle, de base, c’est une construction du diable, mais là en plus avec mon enclume de valise qui faisait un bruit de malade en roulant par terre, j’ai failli succomber d’une mort atroce suite à mes ampoules aux mains.

Finalement, à force de zyeuter mon GPS google maps, j’ai fini par comprendre où il fallait que j’aille… C’est ainsi que, quelques minutes plus tard, les portiers de mon hôtel super luxe ont ouvert la porte à une créature transpirante, essoufflée, échevelée, ahanante, bref : moi.

La réception m’a informé que ma chambre n’était pas prête. Je me suis donc assis sous l’œil curieux des autres clients de l’hôtel (en vrai ils n’en avaient rien à faire de moi mais c’est plus stylé si quand je raconte je suis le centre du monde), et je me suis efforcé de me donner une contenance et d’afficher un air digne tout en répétant dans ma tête : « si je n’ai pas une douche et un lit dans 5 minutes, je me transforme en un McGyver kamikaze et je fais un attentat explosif suicide à l’aide de ce trombone et de ce bouton de chemise ».

Heureusement, ma douche et mon lit, je les ai eus. Je n’ai cependant pas beaucoup profité de ma superbe chambre et de mon matelas douillet au cours de ces 3 jours. En fait, j’ai TOUT fait pour rentabiliser à fond mon séjour.

Voilà, l’avantage de faire du tourisme tout seul, c’est qu’on peut aller à son propre rythme, sans s’arrêter pour se demander « bon, on fait quoi maintenant ? », se disputer trois quarts d’heures, bouder une heure, tenter de s’entre-assassiner une ou deux fois, puis se remettre en route.

Là c’était très simple, j’ai tout fait au pas de course. En 3 jours, j’en ai vu, des trucs ! La preuve :


Victoria Peak



Sans doute une des attractions incontournables de HK, le Pic Victoria, en haut duquel on monte en prenant un tram assez ancien.

Le départ du tram

Par contre, quand on y va, mieux vaut prévoir son coup. Parce que l’heure et demie de queue promise par tous ceux qui t’en parlent, ben, elle est bien réelle. Alors quand tu es un touriste solitaire et que la batterie de ton portable lâche dès les premières minutes de queue… Ben tu t’ennuies comme un rat mort.

La dernière demi-heure de queue

Bien sûr, la vue vaut le coup ! Les photos rendent toujours et inévitablement bien. Le principal problème c’est que tu auras exactement la même photo que les milliers d’autres touristes qui viennent chaque jour en haut de ce point de vue.


L'espèce de mall sur lequel on monte pour avoir la vue (moyennant pognon, bien évidemment)





Autre chose à prévoir : la météo ! Car la queue, tu la fais quasi exclusivement dehors. Donc quand tu y vas dans l’après-midi, que tu restes pour le coucher de soleil, et que tu repars après, et bien, il peut t’être utile de savoir que la température va chuter de 15°C, et que le vent va souffler à une vitesse moyenne de 210km/h, et que la petite veste que tu as pris soin d’emporter avec toi et de te trimbaler toute la journée malgré la chaleur, elle ne va faire que retarder ton décès par congélation (ça sent suffisamment le vécu ou bien faut-il que j’en rajoute ?).



Je crois qu’il y a des bus qui vont aussi en haut du pic. Je n’ai pas réussi à les trouver, mais ça vaut sans doute davantage le coup que d’attendre 1h30 pour prendre un tramway qui monte simplement une pente à 45° (« mais c’est rigolo » diront certains moutons qui feraient mieux de se taire et de brouter).



Ngong Ping 360, Great Buddha et Po Lin Monastery



Ngong Ping 360, c’est la télécabine(2) qui mène au grand buddha sur l’île de Lantau.


J’y suis allé un matin très tôt pour ne pas avoir de queue (on voit que j’ai été traumatisé par le Victoria Peak), et je n’en ai pas eu ! J’étais même tout seul dans ma cabine. En revanche, il y avait une telle brume qu’au cours du trajet aérien (d’une dizaine de minutes), je ne voyais ni devant, ni derrière, ni le ciel, ni le sol. Bref, j’étais comme dans une autre dimension isolée du monde, avec de temps en temps une cabine vide qui passait à côté de moi en sens inverse. Très étrange.






Le Buddha est impressionnant. Il faut payer pour monter et aller à l’intérieur. Je ne suis pas convaincu que l’intérieur en vaille le coup (mais la montée si, donc peu importe), en revanche le repas qui vient avec le billet, et qui est servi au Po Lin Monastery est une initiative plutôt sympa !




Le billet du Ngong Ping 360 peut être couplé avec 1 ou 2 « expériences 3D patati patata » (je ne sais plus comment ils qualifiaient tout ça). J’en ai fait une sur la vie de Buddha pour voir. 

Bon, c’était un dessin animé quoi.

Bref, pas la peine d’ouvrir votre porte-monnaie, à moins d’être un grand amateur de ce genre de choses, c’est-à-dire un enfant de 3 à 6 ans.




Les Hongkongais aiment l’encens.

Ce type devait avoir un sacré truc à demander…




(2) Satisfait, Charles ?


Chi Lin Nunnery






Très joli. Là encore, c’est architecturalement très différent de Beijing et de Taïwan.






Wong Tai Sin Temple



Pas loin de la Nunnery, ce temple est assez sympa. Je pense qu’à la date où j’y suis allé, j’ai encore eu droit à la foule du nouvel an.



Quand j’y étais, c’était un véritable temple à la IKEA, où le flot de touristes et de pratiquants était guidé par des barrières et n’allait que dans un sens. Il y avait des panneaux qui disaient : « achetez vos offrandes avant d’entrer, après, c’est trop tard, pas de retour en arrière ! ».



Ten Thousand Buddha Temple



Ce temple n’est à la base pas très touristique, et pour cause : il est plutôt isolé. Il faut le trouver, caché derrière un immeuble au fond d’une ruelle, vers une station de métro plutôt loin du centre. Mais ses bonnes notes sur Tripadvisor en ont fait une attraction montante. Il faut bien dire que ces centaines de statues de Buddha, toutes plus ridicules les unes que les autres, sont assez originales :



  Il faut avoir de bonnes jambes pour monter tout en haut, surtout si comme moi, on est pressé.

J’étais pressé tout au long de mon séjour, histoire de voir le plus de coins possibles (j’ai grosso modo passé trois jours à courir, et je revenais le soir avec des pieds en sang).


Mais j’étais d’autant plus pressé que j’ai décidé de visiter ce temple à moins d’une heure de sa fermeture. Je me suis donc engouffré dans le métro, je l’ai cherché à la hâte et ai gravi le flanc de la montagne au pas de course.

L’avantage, c’est que j’ai eu droit à la jolie lumière du soir une fois arrivé au sommet.



Inutile de vous dire que j’ai bien dormi cette nuit-là.

Quant à savoir s’il y effectivement 10 000 buddhas, et bien je n’en suis pas sûr (vous croyiez que j’allais compter ?). Mais si on inclut les mini-statuettes qui tapissent les murs du kitchissime temple, ça fait sans doute le compte.


Photo prise en mode furtif parce que c'était interdit

Je ne sais pas comment on fait pour garder son sérieux pendant la prière dans un temple comme celui-ci…



Avenue Of The Stars







L’incontournable de Hong-Kong. Pas pour leur contrefaçon du walk of fame hollywoodien, car honnêtement, si comme moi vous ne connaissez pas le cinéma chinois, les noms sur promenade ne vous diront rien – sauf Jackie Chan, tout le monde connaît Jackie Chan *soupir*. Non, l’avenue est incontournable pour la super vue qu’elle offre de la baie. J’ai dû y passer tous les jours pendant mon séjour, parce qu’en fonction de l’heure de la journée, de la météo, et de l’endroit où l’on se met, la vue est différente.




Il y a un spectacle son et lumière quotidien, « the Symphony of Lights », qui est franchement un peu décevant. Ça vaut le coup si on n’a pas vu la skyline de nuit, sinon, pas la peine de faire le détour. Grosso modo, ce ne sont que des rayons lumineux verts comme sur la photo. You-pi, grosse ambiance didon.


Tim Ho Wan


Une bonne adresse pour les amateurs de tourisme gastronomique.

Ce restaurant étoilé Michelin n’accepte pas les réservations. Il faut donc faire la queue, parfois plusieurs heures, pour être assis. Conscient de cet état de fait, je suis allé y déjeuner à 15h, sans penser qu’en étant tout seul, on allait tout simplement me caser à une table déjà occupée.

Effectivement, on est loin de la qualité de service d’habitude associée à l’étoile Michelin en France. On commande en cochant nos plats sur un papier (vert sur la photo) mal traduit. Les serveuses, pas nécessairement aimables et complètement débordées, sont très peu présentes pour des renseignements.

Quel est l’intérêt, alors ?

Et bien un repas absolument délicieux et très copieux pour seulement 80HKD, soit moins de 8€.

Les dumplings frits sont les meilleurs que j’ai goûté, mais de toute façon tout est bon jusqu’au riz qui est un véritable délice comparé à l’horreur innommable des cantines de Tsinghua. Malheureusement les portions sont assez grosses, donc je n’ai pas pu goûter grand-chose.

Si j’avais su que c’était à deux pas de mon hôtel, j’y aurais mangé à tous les repas !

Soit dit en passant, ce n’est qu’une preuve de plus que les gens du Guide Michelin en Asie ne savent pas trop ce qu’ils fabriquent.



Les parcs !



En fait, je ne sais pas trop pourquoi, mais je m’étais fixé comme objectif de visiter un MAX de parcs. Je suis donc prêt à vous livrer mon classement des meilleurs parcs hongkongais !


Kowloon Walled City Park



Nul. J’ai gardé qu’une photo. Enfin, je veux dire, il est bien, mais dur à trouver et ne présente pas d’intérêt particulier.


Donc nul.


Hong Kong Zoological & Botanical Gardens



Donc déjà, pour le trouver, il faut NE PAS CROIRE les panneaux qui t’envoient n’importe où sur des rues comme ça :

Une fois que tu as fait douze crises de nerfs à force d’allers-retours et de tournage en rond, tu arrives et constates que ce parc, bien qu’il soit « zoological & botanical », reste moins intéressant sur ce plan que deux parcs qui suivent…



Kowloon Park





Il est grand, offre de belles vues, et on ne sait pas trop pourquoi mais ils ont mis des flamants roses au milieu.

C’est cool.

Et le gagnant de ce classement :


Hong Kong Park






Super parc public, entièrement gratuit, y compris la grande volière et le super point de vue sur les alentours. En fait, s’il y a un parc à faire à HK, c’est celui-ci. Les autres, on peut largement s’en passer (j’ai fait le test pour vous, chers lecteurs, soyez reconnaissants et envoyez-moi donc des chocolats).








Divers




Le marché aux poissons à manger




Je ne suis pas sûr que les poissons, encore vivants dans leur toute petite bassine d’eau, passent le meilleur jour de leur vie… En tout cas, les Hongkongais font attention à la fraîcheur des produits qu’ils achètent…


Le marché aux poissons à pas manger




En fait il y aussi des animaleries complètes dans ce quartier. Une curiosité touristique plutôt amusante.




Le marché aux fleurs et le marché aux oiseaux





Le marché aux oiseaux est fréquenté par deux types de personnes :

- Les touristes étrangers qui lisent tripadvisor
- Les petits vieux

Personnellement j’ai bien aimé. Bien sûr, c’est parce qu’étant seul, j’avais donc la possibilité de m’y poser un moment pour une pause photo, puis de repartir en coup de vent.



Le marché aux fleurs est un marché aux fleurs, comme son nom l’indique.

Euh… Je ne sais pas moi… Ca sent bon ?


Le Star Ferry




Il n’offre pas une vue particulièrement spectaculaire, mais il a l’avantage de coûter des clopinettes. Si on veut passer d’une rive à l’autre, la traversée en ferry peut être plus intéressante que le métro…


Golden Bauhinia Square




C’est zouli, et pas loin du ferry, côté île de Hong-Kong.


Tin Hau Temple




A la base j’étais là pour voir un marché de jade qui était en fait fermé à 90% (c’est-à-dire entièrement à l’exception de quelques étals d’arnaqueurs de rue). Du coup j’en ai profité pour jeter un œil dans ce temple pas franchement touristique.

On y voit que l’encens est décidément une chose sérieuse pour les Hongkongais (oui oui c’est de l’encens les trucs au plafond).




C'est la fin de cet article sur Hong-Kong, et encore, je n'ai pas tout mis... Ce blog se transformerait-il en guide touristique ? Pas d’inquiétudes, je reviens bientôt avec… la rentrée du second semestre ! Quelle avancée fulgurante, à un jour de ma rentrée à Audencia ! Plus que 7 mois de retard...